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Les débats médicaux en Portugal

En ce qui concerne le Portugal, nos recherches nous ont amené à comprendre que les avis sur la pratique féminine du vélocipède ont été influencés par les discours des médecins, autorités, revues et journaux étrangers. Nous pouvons en donner plusieurs raisons. Tout d’abord, rappelons-le, les Portugaises se sont familiarisées avec ce nouveau produit plus tardivement que leurs voisines Françaises, Italiennes ou encore Anglaises. Pour émettre un avis, les portugais ont donc puisés dans les travaux médicaux déjà réalisés dans les autres pays. Ensuite, notons que certains journaux portugais de la fin du XIXème siècle étaient publiés en Angleterre comme le journal O Campeão, largement diffusé dans les centres urbains portugais, mais publié à Londres. Enfin, les passions pour le vélocipède étant moins affirmées au Portugal que dans les pays pionniers, nous pouvons nous douter que les débats autour de son utilisation par les femmes suscitèrent moins d’intérêts que dans les autres pays voisins. C’est ainsi que les Portugaises sont mises en garde par l’exercice du vélo par des journaux portugais qui citent, par exemple, les symptômes physiques permanents qui résulteraient de cette pratique énumérés dans les écrits du Docteur britannique Shadwell dans le National Review, en 1897. La pratique du vélocipède occasionnerait chez les femmes une déformation de leurs lèvres, de leurs oreilles, une rigidité de la mâchoire, de l’exophtalmie (syndrome des yeux exorbités) et autres marques de fatigues... Mais ces préventions cachent en vérité une mentalité machiste et misogyne partagée par les portugais et fondée sur le préconçu que les femmes, proies des passions et de l’imagination, sont des être infantiles, fragiles et de faculté intellectuelle naturellement inférieure à celle des hommes. On démotive notamment les Portugaises de cette pratique sous le prétexte qu’une telle nouveauté mécanique demande la manutention d’un homme. Cependant, a contrario des symptômes présagés par les médecins quelques années plus tôt, les effets positifs de la pratique du vélocipède sont peu à peu reconnus notamment avec le développement de la pratique sportive du vélocipède. Au tournant du siècle on retrouve dans certains journaux des avis adoucis.    

Les recommandations du Journal portugais O Campeão du 14 octobre 1900.
 
A défaut de sources scientifiques, nous avons retrouvé la synthèse d’un article de journal national qui comportait deux rubriques régulières. L’une sur la femme et la bicyclette, l’autre sur la bicyclette et la santé.  L’article préconise une pratique modérée pour les jeunes, l’interdit aux enfants de moins de 12 ans mais la recommande pour les petites files nerveuses et pour toutes les femmes sédentaires souhaitant cultiver sa vigueur, sa grâce et sa beauté.
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