De 1870 à 2000, notre étude couvre principalement 130 ans d’histoire tumultueuse dans une Europe bouleversée par différents régimes politiques, deux grandes guerres mondiales, l’industrialisation et la modernisation de sa société.  La bicyclette de sécurité ou « safety bicycle » plus facile à conduire, a conquis les femmes, les cyclistes occasionnels et les gabarits les moins athlétiques. Ces nouveaux utilisateurs ont contribué à la popularité du sport cycliste dans les années 1890. Néanmoins, notons que le cyclisme est né dans les années 1860, depuis l’invention du vélocipède et l’apparition des premières courses. Déjà à cette époque, les publicités présentaient ce nouveau transport comme facile à manier et source d’émotions. 
Le cyclisme comme sport de loisir était un moment récréatif et mondain autour duquel on tissait des liens. Les hommes étaient invités à le pratiquer en clubs ou en associations, tandis que les femmes exclues de ces organisations jusqu’à la seconde moitié du 20e siècle, le pratiquait lors de promenades touristiques dans lesquelles elles pouvaient s’émanciper des regards de leurs tuteurs. L’histoire du cyclotourisme ou histoire  des « Tours cyclistes » (Tour de France, Tour d’Italie) est très distincte de celle du cyclisme professionnel. Pourtant, aujourd’hui dans nos esprits, ces deux histoires se confondent. Le terme “loisir” évoque pour les Français, les congés payées mis en place par le Front Populaire en 1936, symboles d’affranchissement des classes ouvrières. 
L’histoire du cyclisme comme sport professionnel comprend l’histoire des Tours nationaux, des premières courses organisées aux vélodromes par des clubs cyclistes ou sur des circuits improvisés, ainsi que l’histoire du développement du cyclisme féminin en comparaison avec celui masculin. Pour exister, les compétitions féminines de cyclisme se sont confrontées aux préjugés, aux difficultés commerciales et aux contraintes institutionnels imposées par les organisations cyclistes.  Jusqu’à récemment, le cyclisme et le sport en général, étaient des activités considérées comme masculines. Pour les hommes, il fut difficile d’admettre que leur concurrentes puissent les épuiser ou de supporter qu’une femme puisse les battre. L’histoire du cyclisme féminin est une histoire d’émancipation et de dignité sociale.