« Le signore dunque andranno in tandem ma voi, mariti gelosi, guardatevi da queste ruote di metallo, sostituite la naturale locomozione della vostra metà: il velocipedismo è un’invenzione infernale che, in un attimo, pone una grande distanza tra il marito e la moglie come il pattinaggio, altro genere di sport, non è che la legalizzazione dell’abbracciamento. E poi, col tandem è facile cadere, e sono cadute pericolose quelle, perché la donna torna in piedi sì, ma molto spesso casca, come suol dirsi, dalla padella nella brace, anzi nelle braccia»
Les débats médicaux en Italie
Les cyclistes italiennes se sont heurter aux mêmes critiques et injures que les françaises montées à vélo. Dans un pays autant, sinon plus traditionnaliste, l’Eglise détient une grande influence sur l’opinion publique. Elle encourage la société à se méfier de cette nouvelle activité qui pousse les femmes hors de leur foyer, les « invite à se dénuder » et à entretenir une culture du corps et de leur sensualité. Misogyne, la société italienne considère la femme d’une infériorité physique et mentale. Elle ne la considère que dans son rôle de mère et de ménagère. Il semblerait alors que l’émancipation des femmes en Italie, du moins par la bicyclette, ai été bien plus difficile qu’en France. Pourtant, le mouvement fasciste qui connaît son apogée lors de sa prise du pouvoir politique de 1922 à 1945, a nettement permis aux italiennes de s’émanciper et aux mœurs de se débloquer. En effet, de l’idéologie d’une nation forte, on retrouve la même volonté qu’en France d’accroître à tout prix la démographie par la santé et le nombre de naissance. De plus, à des fins hygiénistes et militaires, la pratique du sport en général est encouragée par une forte propagande qui s’appuie sur les travaux par exemple du physionomiste Angelo Mosso. C’est ainsi que découle du cas italien deux grandes différences par rapport au cas français. On note qu’en plus de l’Eglise, du monde médical, de l’opinion publique et des femmes, l’Etat participe au débat de la pratique vélocipédique bien plus qu’en France. En effet, en 1930, c’est le Grand Conseil du fascisme qui demande à la Fédération italienne des médecins du sport de se prononcer sur la dangerosité de la pratique vélocipédique chez la femme. Tout comme en France, on s’inquiète sur la menace que pourrait encourir ses organes reproducteurs. De l’importance qu’a eu la révolution fasciste pour notre étude, on comprend pourquoi les italiennes ont commencé à pratiquer la bicyclette en masse beaucoup plus tardivement qu’en France, après la première guerre mondiale.
« Les dames donc utiliseront le tandem mais vous, maris jaloux, défendez vous de ces roues métalliques, substituées à la locomotion naturelle de votre moitié: la bicyclette est une invention infernale qui, en un instant, pose une grande distance entre le mari et la femme comme le patin, un autre genre de sport, qui n'est que la légalisation de l'embrassement. Et puis, c'est facile de tomber en tandem, et certaines chutes sont de celles qui sont dangereuses, parce que même si ses pieds touchent le sol, la femme tombe très souvent, comme on le dit, de la poêle à la braise, plutôt dans les bras.»
La bicyclette considérée comme une embûche selon un article de la Gazette Vénitienne du 1er janvier 1894. A défaut de sources scientifiques, nous avons pu retrouver un article d’un quotidien local du nord de l’Italie où commença l’expansion de la bicyclette.
