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A bicyclette- Yves Montand. Album éponyme La bicyclette  1968. Musique Francis Lai et Paroles Pierre Barouh.

Frous-frous – Berthe Sylva, 1898. Musique d'Henri Chatau. Paroles d’Hector Monréal et d’Henri Blondeau.

Je m'en allais chercher des oies 
Du côté de Fouilly les oies, 
A bicyclette. 
Soudain, qui vois-je devant moi ? 
Un' belle fille au frais minois 
A bicyclette.
En arrivant à sa hauteur,
J'y fais un sourire enchanteur,
A bicyclette.
Ell' rit aussi,
On parle alors
Et ell' me dit dans nos transports,
A bicyclette :
"Est-c' que vous et's coureur ?
- Non j'ne suis pas coureur.
- Ah ! c'que vous et's menteur !
- Moi, je suis balayeur.
- Avez-vous fait le tour ?
- Tour de France,
Non mais j'ai fait des tours,
Des détours des contours
Et même d'autres tours...
"Des tours de quoi ?", qu'em dit.
- Des tours d'vélo pardi !
- Vous êtes un blagueur.
Ah ! c'que vous et's coureur !

{Parlé:}
Vous parlez d'un raisonnement.
Pfé!

Dans les champs chantaient les grillons,
Le soleil dardait ses rayons
De bicyclette.
Ell' voulait que je chante un brin,
Mais à cela j'ai mis un frein
De bicyclette.
Près d'un tournant y avait un bois
Où l'on se dirigea, ma foi,
A bicyclette.
Mais comme ell' roulait près de moi
Voilà qu'em'fait presqu'a mi-voix,
A bicyclette.

- Ah ! c'que vous et's coureur!
- Moi... j'ne suis pas coureur.
- Ah ! c'que vous et's menteur !
- Moi, je suis balayeur.
- Vous savez fair' la cour !
- Oui, j'y réponds, car pour
Ce qui est de fair' la cour,
Je la fais chaque jour.
- La cour à qui ? qu'em' dit.
- La cour d'la ferm' pardi!
- Vous êtes un blagueur.
- Ah ! C'que vous et's coureur !

{Parlé:}
Vous parlez d'un raisonnement.
Y fallait pas qu'elle soit intelligente pour toujours dire ça. Enfin !

Dans l'bois, j'y disais "Voyez donc,
Sans boussole nous nous guidons"
De bicyclette.
Mais ell' répétait, pleine d'ardeur,
Que j'étais un coureur coureur
A bicyclette.
Je l'étais pas, ça c'est couru,
Mais alors, je le suis devenu
A bicyclette.
Et comme je courais vers le but
Voilà qu'em fait comm'au début,
A bicyclette

- Ah ! c'que vous et's coureur !
- Moi... j'ne suis pas coureur.
- Ah ! c'que vous et's menteur !
- Moi je suis balayeur.
J'y redis en courant,
Car j'continuais d'courir
Vers l'but à conquerir
(Vous êtes au courant)
Moi a forc' de courir,
Parcourir, discourir,
L'vélo s'est dégonflé
Et j'suis pas arrivé.

{Parlé:}
Moralité : Rien ne sert de courir.
Il faut partir à point...
Comme l'a si bien dit la F.... La F..... la tortue

 

Des chansons en France

La femme porte quelques fois la culotte dans son ménage

Le fait est constaté je crois dans les liens du mariage

Mais quand elle va pédalant en culotte comme un zouave

La chose me semble plus grave et je me dis en la voyant

 

Frou-frou, frou-frou par son jupon la femme 

Frou-frou, frou-frou de l’homme trouble l’âme

Frou-frou, frou-frou certainement la femme

Séduit surtout par son gentil frou-frou

 

La femme ayant l’air d’un garçon

Ne fut jamais très attrayante

C’est le frou-frou de son jupon qui la rend surtout excitante

Lorsque l’homme entend ce frou-frou

C’est étonnant tout ce qu’il ose

Soudain il voit la vie en rose

Il s’électrise et devient fou

 

Refrain x1

 

En culotte me diriez-vous

On est bien mieux à bicyclette

Mais moi je dis que sans frou-frou

Une femme n’est pas complète

Lorsqu’on la voit se retrousser

Son cotillon vous ensorcelé

Son frou-frou c’est comme un bruit d’aile

Qui passe et vient vous caresser

 

Refrain x1

Les chanteuses les plus populaires du début du XXème siècle ont interprétée cette chanson qui diffère sur la polémique du port de la culotte à vélo. Dans ces paroles, on s’interroge sur les mœurs d’une femme pratiquant le vélocipède. Son pantalon la rendrait virile, provocatrice et aguicheuse aux yeux des hommes.  

La bicyclette- Bourvil. 1947. Musique Etienne Lorin et Paroles René Laquier.

Les paroles sont construites sur l’équivoque du mot « coureur » qui renvoie d’une part au cycliste compétitif et d’autre part, au Dom Juan séducteur. Dans cette chanson, la bicyclette est clairement désignée comme un instrument qui encourage le flirt entre deux jeunes gens. Elle permet aux jeunes femmes de pédaler avec leur amant à l’abri du regard de leurs chaperons (« l’bois »). De même, la bicyclette est liée sans aucun doute dans cette chanson au sexe. La bicyclette est ici l’allégorie du courage, voir le symbole phallique du jeune homme qui tente en vain de parvenir à ses fins avec la jeune fille (« L’vélo s’est dégonflé et j’suis pas arrivé »). Enfin, on retrouve dans cette musique l’image d’une cycliste rieuse aux mœurs légères.  

Quand on partait de bon matin
Quand on partait sur les chemins
A bicyclette
Nous étions quelques bons copains
Y avait Fernand y avait Firmin
Y avait Francis et Sébastien
Et puis Paulette

On était tous amoureux d'elle
On se sentait pousser des ailes
A bicyclette
Sur les petits chemins de terre
On a souvent vécu l'enfer
Pour ne pas mettre pied à terre
Devant Paulette

Faut dire qu'elle y mettait du cœur
C'était la fille du facteur
A bicyclette
Et depuis qu'elle avait huit ans
Elle avait fait en le suivant
Tous les chemins environnants
A bicyclette

Quand on approchait la rivière
On déposait dans les fougères
Nos bicyclettes
Puis on se roulait dans les champs
Faisant naître un bouquet changeant
De sauterelles, de papillons
Et de rainettes

Quand le soleil à l'horizon
Profilait sur tous les buissons
Nos silhouettes
On revenait fourbus contents
Le cœur un peu vague pourtant
De n'être pas seul un instant
Avec Paulette

Prendre furtivement sa main
Oublier un peu les copains
La bicyclette
On se disait c'est pour demain
J'oserai, j'oserai demain
Quand on ira sur les chemins
A bicyclette

 

Cette célèbre chanson nous raconte l’histoire de cinq amis amoureux de la même fille. Tous les six aiment se promener à bicyclette, à l’écart des regards indiscrets. Lors de ces moments propices au rapprochement, la libre expression des sentiments amoureux est encouragée par la sensation de liberté ressentie à bicyclette (« on se sentait pousser des ailes »). De même, le vélo est dans cette chanson un objet sportif qui participe au charme des garçons qui ne souhaitent « pas mettre pied à terre devant Paulette » pour prouver leur bravoure. Cette musique par son rythme effréné et cyclique rappelle les battements d’un cœur amoureux ou bien l’adrénaline d’une course poursuite sportive ou amoureuse entre les jeunes garçons pour gagner le cœur de leur amie. 

« Cyclopède»- Alexis HK. Album Belle ville, 2002.

Cette chanson démontre comment de nos jours la bicyclette est devenue dans notre imaginaire un moyen de locomotion attribué à l’usage des femmes puisqu’ici, l’utilisation de cet instrument par un homme est sujet aux moqueries sexistes et homophobes. 

Gens, chiens, et feux défilent dans son œil
Son cycle file, le vent lui siffle un petit air dans les feuilles
La grande ville lui renvoie des images de Parisiennes
Qu’il saisit au passage de sa petite reine

Il se sent bien, il se sent beau
Et semble tant à l’aise qu’un petit poisson dans l’eau
Il se sent bien, il se sent beau
Et trouve la vie belle dans la grande ville sur son joli vélo

Mais qui l’eut cru, au détour d’un quelconque dédale
Un parfait inconnu, le voyant cheminer sur la dalle
Le traite gratuitement, l’on peut dire pour que dalle
Et sans vergogne de petite pédale

Et rien de plus que ces deux mots
L’insulte est un peu raide à l’encontre du gentil cyclopède
Non rien de plus que ces deux mots
Qui glorifient sans merci l’allure légère du gentilhomme à bicyclette…

Je roule en cycle, se dit-il, et l’on me traite de pédale
Si je roulais en roulotte me traiterait-on de petite fiote ?
Il est à croire et je m’en rends compte un peu trop tard
Qu’on a l’allure de ce par quoi l’on se transporte

Mais l’insulte gratuite a ceci d’obsédant
Qu’elle est toujours un peu vraie par où l’on se la prend
Oui l’insulte gratuite a ceci d’obsédant
Qu’elle est toujours un peu vraie par où l’on se la prend

L’homme rentre chez lui, se saisit d’une masse
Et fracasse la bicyclette en poussant des cris d’angoisse
Car en détruisant le vélo, il pense retrouver
L’homme, le vrai, le fort, le beau
Car en détruisant le vélo, il se dit que plus jamais
La virilité ne viendra lui faire défaut

Gens, chiens et feux dans le rétroviseur
La jeep file, le moteur lui siffle un petit air dans les feuilles
Depuis que de la bicyclette il avait fait le deuil
Remplacée par un Land Rover avec un treuil

Il se sent fort, il se sent beau
Il traite de tapettes les gens qui passent à vélo
Il se sent fort, il se sent beau
Oui quatre roues motrices c’est connu
Font que le coq se sent enfin reconnu…

 

Elle travaillait dans une usine 
Elle collait des petits morceaux 
De caoutchouc à la sécotine 
Pneu à pneu ça faisait des boyaux 

On l'appelait la môme Rustine 
Elle était mordue du vélo 
Quand elle était sur sa machine 
Elle n'avait jamais les grelots 

Elle v'nait à vélo à l'usine 
Mais il pleut ça fait trop d'boue 
Alors dans le métro ça se devine 
Elle arrivait en garde boue 

On l'appelait la môme Rustine 
Et dès les beaux jours à vélo 
Elle passait par la porte Dauphine 
Car porte St Cloud, on crève trop 

Elle avait un bon équilibre 
Sa vie, son travail tournaient rond 
Elle ne faisait jamais roue libre 
Car elle en mettait un rayon 

On l'appelait la môme Rustine 
Et le dimanche à Fontainebleau 
Pour manger avec les copines 
Elle am'nait une selle de gigot 

Elle achetait des fleurs aux halles 
Puis elle disait d'un air finaud 
«Quand je regarde les pétales, 
je pense au pédales de mon vélo» 

On l'appelait la môme Rustine 
Elle dormait été comme hiver 
La fenêtre ouverte, car la gamine 
Voulait avoir sa chambre à air 

Elle connut Anatole, un cycliste 
Qui se dégonfla aussitôt 
Et comme il était philatéliste 
Il prit le thème de son vélo 

On l'appelait la môme Rustine 
Elle retrouva son Anatole 
Et maintenant pour plus qu'il s'débinne 
Elle lui a mis un anti-vol 

Méfiez-vous de la môme Rustine 
Ne dites pas oui sans réfléchir 
C'est attachant la sécotine 
Car elle vous interdit de suir.

 

Cette chanson témoigne de la manière dont la bicyclette est assimilée à la femme. En effet, les paroles de cette musique sont construites sur une personnification de la rustine* en femme.  
 * rondelle de caoutchouc, sorte de pansement à pneu utilisé par les cyclistes. 

« La Môme Rustine »- Bourvil,

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